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Cameroun : pour garantir l’électricité pendant les fêtes de Noël, Globeleq relance deux centrales suspendues pour impayés

Le producteur indépendant justifie son geste de magnanimité par son souci de permettre à la population de préparer et vivre sereinement les fêtes de fin d’année et n’exclue pas une nouvelle suspension, dès le 27 décembre, en cas de non-paiement de ses arriérés de 191753990 dollars USD.

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Credit : DR

Jusqu’où Globeleq serait-il prêt à aller dans son bras de fer avec l’Etat du Cameroun au sujet de la réclamation de ses arriérés de facture ? En effet, tout juste trois semaines après la suspension de ses deux centrales, celles de Kribi et de Dibamba, le producteur indépendant d’électricité annonce leur remise en service pour une semaine. Juste le temps de la célébration de la fête de la Nativité.

Le producteur indépendant d’électricité l’a fait savoir à travers un communiqué rendu public mercredi 20 décembre. L’opérateur, qui produit l’électricité grâce à ses deux filiales, Kribi Power Development Corporation (KPDC, d’une capacité de 216 MW) et Dibamba Power Development Corporation (DPDC, 88 MW), affiche une attitude responsable pour justifier sa décision. Il évoque la fête de Noël notamment. Le communiqué nous apprend que,

dans le souci de permettre à la population camerounaise de préparer et vivre sereinement les fêtes de Noël, le groupe a décidé de remettre exceptionnellement en service les centrales de Kribi et Dibamba.

Les deux filiales du groupe réclament à l’Etat camerounais le paiement d’une ardoise de 191753990,00 dollars USD (115 milliards de FCFA). Or, au moment où la décision de remise en service est prise, Globeleq est informée que l’Etat camerounais pourrait effectuer dès le 27 décembre prochain à Enéo, des paiements pour amortir sa lourde dette évaluée à 390177684,00 dollars USD soit 234 milliards de F CFA au mois de septembre dernier. Globeleq espère dès lors que son créancier Eneo pourrait à son tour payer ses factures dues à KPDC et DPDC, qui exploitent les centrales à gaz de Dibamba et de Kribi. Le communiqué commis par le groupe précise que

Le non-paiement des sommes annoncées aux dates dues contraindrait Globeleq à appliquer de nouvelles mesures de sauvegarde en protection des équipements de production.

En d’autres termes, les zones couvertes par les deux centrales devraient être replongées auquel cas dans le noir, comme c’est déjà le cas depuis quelques semaines.

Une capacité totale installée de 1562 Mégawatts

Il s’agit notamment des régions situées dans le réseau interconnecté Sud, car seules sont épargnées des cycles de délestage, jusqu’ici, les régions septentrionales du pays et celle de l’Est, alimentées par le réseau interconnecté nord. Les deux centrales représentent environ 20% des capacités installées du Cameroun, qui sont actuellement de 1562 MW. Elles sont détenues à hauteur de 56% par le producteur indépendant Globeleq et à 44% par l’Etat camerounais. Le 1er décembre, Globeleq avait arrêté la production sur ses deux centrales électriques pour éviter « le risque opérationnel » lié à la poursuite de la production « sans capacité d’assurer sereinement » le programme de maintenance desdites centrales électriques.

Le Directeur général du groupe, Frédéric Mvondo avait alors adressé au ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) une correspondance détaillant ses motivations. Fin novembre 2023, les impayés dus à la KPDC par Enéo étaient de 147 002 565,73 dollars USD (88 milliards de FCFA). La filiale du fonds d’investissement britannique Actis devait à DPDC 32 908 760,77 USD (19,7 milliards de FCFA). Soit 179 917 880,58 USD (107,7 milliards de F CFA) pour les deux entreprises. Le non-paiement des arriérés avait déjà poussé Globeleq à arrêter la production dans ses deux centrales, à la première semaine de novembre. Elle ne les avait remises en service qu’au lendemain du règlement du mois de novembre, qui se chiffrait à 8,2 milliards de FCFA.   

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