L’Algérie se prépare au lancement des travaux de réalisation du pôle sidérurgique de Béchar pour un coût d’un milliard de dollars US. Ce projet est destiné à la production du rail et du profilé en acier à partir du minerai de fer de la mine de Gara Djebilet, selon les précisions du communiqué des services du Premier ministre algérien datant de juin 2023.
La réception de ce projet est prévue en 2026, alors qu’un espace foncier de 1000 ha extensible à 3000 ha a été aménagé au niveau de la zone industrielle de Toumiat dans le but d’accélérer ledit projet, à en croire les indications de Bouziane.
Pour assurer la bonne réalisation et l’exploitation du pôle sidérurgique de Béchar, la société de transport d’électricité, Ste-filiale de Sonelgaz, est en train de réaliser un gigantesque poste de transformation de 440/220/60 kilos volts d’un coût de plus de quatre milliards de dinars qui répondra aux besoins d’énergie électrique des différentes phases du projet.
Des besoins en eau, gaz naturel et une ligne ferroviaire en gestation
Pour assurer la desserte en gaz naturel, une station d’approvisionnement d’une capacité de plus de 20 barres sera construite dans le but de satisfaire aux besoins en gaz naturel du complexe sidérurgique.
De même, en ce qui concerne les besoins en eau devant alimenter quotidiennement le projet, il est prévu une alimentation journalière via plusieurs sources parmi lesquelles celui du projet de transfert des eaux albiennes du champs de captage de Guetrani, des forages.
Et aussi à partir des eaux de la station de traitement et épuration des eaux usées de Bechar dont la mise en service est prévue pour la fin 2023, ainsi que d’une station monobloc de traitement des eaux industrielles dont sera équipée le projet.
Pour la production faite sur ce futur pôle sidérurgique de Bechar, il est prévu la construction d’une bretelle longue de 30 km, qui va relier le futur complexe sidérurgique de Bechar à la ligne ferroviaire Bechar/Oran.
Elle permettra le transport et l’acheminement des produits dudit complexe vers le port d’Arzew (Oran), selon des responsables de l’Agence nationale d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), maitre d’ouvrage de l’autre projet d’envergure de réalisation de la ligne ferroviaire Bechar/Tindouf/Gara-Djebilet sur un parcours de 950 km.
Une convention de partenariat avait été signée à cet effet au siège de la wilaya de Tindouf, entre l’entreprise nationale de fer et de l’acier (Ferral) et le consortium chinois Cmh. Selon les explications fournies à cette occasion, cet accord vise à extraire 2 millions de tonnes de minerai de fer par an, à partir de la mine de Gara Djebilet-ouest à l’horizon 2026, avant d’atteindre une capacité d’extraction annuelle de 50 millions de tonnes de minerai de fer à l’horizon 2040.
La sidérurgie algérienne
Selon un document de la Banque mondiale du 06 mai 1977, il ressort que l’expansion rapide de la sidérurgie en Algérie s’explique notamment par l’existence d’importants gisements de fer à Ouenza-Boukhadra, à l’est du pays et à Gara-Djebilet dans le sud-ouest.
On estime alors à cette période à environ 160 millions de tonnes, la capacité de gisements d’Ouenza-Boukhadra, il y a des indices de réserve supplémentaires. Le secteur de la sidérurgie de ces années là était dominé par la société nationale de sidérurgie (SNS), une entreprise étatique chargée de mettre en valeur et d’exploiter l’ensemble des installations de production de métaux de première fusion.
La consommation de l’acier en Algérie est passé de 380.000 tonnes à 1,36 millions de tonnes entre 1970 et 1976, reflétant la croissance rapide du secteur sidérurgique. Au cours de la même période, la production nationale de fonte en gueuses n’est passée que de 381.000 à 432.000 tonnes et celle d’acier laminé à chaud et à froid de zéro à 350.000 tonnes.
Dans le cadre de la politique d’industrialisation rapide de l’Algérie, les plans de développement accordent une importance aux investissements en faveur du secteur sidérurgique. Au titre du plan de 1967-1969, ceux-ci ont atteint environ 1,3 milliard de dinars soit 317 millions de dollars et les objectifs du plan ont été atteints et même dépassés de 8%.