À 74 ans, Johann Rupert, magnat du luxe sud-africain, s’impose désormais comme l’homme le plus riche d’Afrique. Il contrôle, via une fiducie familiale, la Compagnie Financière Richemont, leader mondial dans l’horlogerie de luxe. Basée en Suisse, cette société possède des marques prestigieuses telles que Jaeger-LeCoultre et Cartier. Selon le Bloomberg Billionaires Index, la fortune nette de Johann Rupert atteint désormais 14,3 milliards de dollars, dépassant celle de Aliko Dangote, dont la fortune a chuté à 13,4 milliards de dollars.
La dégringolade de Aliko Dangote s’explique principalement par les difficultés économiques traversées par le Nigeria. Celui que l’on surnomme le « roi du ciment » a vu sa fortune s’effriter de 1,69 milliard de dollars depuis le début de l’année. Les défis économiques du pays ont pesé lourdement sur son empire commercial, affectant notamment ses parts dans Dangote Cement, où il détient 86 % des actions. En plus du ciment, son groupe est diversifié dans plusieurs secteurs, allant de la production d’engrais à la raffinerie de pétrole à Lagos, en passant par l’alimentation et la banque. Dans les classements des milliardaires en temps réel, Forbes place désormais Aliko Dangote à la 184e position mondiale, tandis que Bloomberg le classe 159e.
Défis économiques actuels du continent
En revanche, Johann Rupert se positionne 176e selon Forbes et 147e pour Bloomberg, marquant ainsi son ascension au sommet des fortunes africaines. Ce bouleversement n’affecte pas seulement Dangote. Le Sud-Africain Nicky Oppenheimer, avec une fortune estimée à 11,3 milliards de dollars, occupe désormais la troisième place des milliardaires africains. Derrière lui, l’Égyptien Nassef Sawiris suit de près avec 9,37 milliards de dollars, tandis que Natie Kirsh, autre Sud-Africain influent, ferme le top 5 avec une valeur nette de 9,14 milliards de dollars. Ce changement de grade parmi les milliardaires africains met en lumière les défis économiques actuels du continent, tout en illustrant la résilience et la montée en puissance de secteurs clés, comme le luxe, capables de résister aux turbulences économiques mondiales.
Les analystes estiment que la fortune d’Aliko Dangote pourrait rebondir dans les mois à venir, portée par l’augmentation de la capacité de production de sa raffinerie de pétrole. Avec une amélioration prévue de ses sources d’approvisionnement en brut et une diversification accrue de ses produits raffinés, la valeur de l’entreprise Dangote Refinery devrait connaître une croissance rapide. En situation de quasi-monopole sur le marché nigérian du carburant, cette raffinerie vise également à étendre son influence à d’autres pays du continent, renforçant ainsi sa position stratégique.