En 2017, la Chine est demeurée le premier marché des climatiseurs dans le monde, avec une demande qui a cru de 12% sur un an. Selon les statistiques de l’Association japonaise de l’industrie de la climatisation et de la réfrigération (JRAIA en anglais), l’Empire du Milieu devance le Japon, les pays d’Amérique du Nord et d’Europe.
Mais, bien que le continent noir soit encore considéré comme un nain sur le marché mondial des climatiseurs, il « est l’un des marchés émergents pour les climatiseurs dans le monde entier », avec un taux de croissance annuel de la demande projeté à « 9,4% au cours de la période 2016-2024 », selon un analyste de Goldstein Research, prestataire spécialisé dans les études de marché.
En clair, en Afrique, continent dans lequel les unités de production et même de montage des splits se font encore très rares, les potentiels investisseurs peuvent s’adjuger un chiffre d’affaires annoncé à 2,3 milliards de dollars US à l’horizon 2024, selon Goldstein Research, qui souligne que « le segment du marché des climatiseurs résidentiels devrait connaître la croissance la plus rapide au cours de la période de prévision », puisqu’il représentait déjà la part de marché maximale de 85% en 2016.
Par ailleurs, ce prestataire des études de marché recommande aux investisseurs de lorgner davantage vers l’Afrique du Sud (40% du marché), mais aussi vers l’Égypte (28% de parts de marché) et les autres pays du Maghreb (5,55% de croissance du marché entre 2016 et 2022), selon 6WResearch, un centre de recherche et de conseil sur les marchés. Différentes analyses citent également le Nigeria, pays qui représente un fort potentiel de croissance du marché des climatiseurs au cours des prochaines années, grâce à sa gigantesque population (200 millions d’habitants) au sein de laquelle la classe moyenne va sans cesse grandissante.
A l’origine de cet attrait que les climatiseurs vont exercer sur les Africains au cours des 10 prochaines années, se trouvent d’abord les changements climatiques.
L’Afrique, une grande partie de l’Inde et la majeure partie de l’Amérique du Sud connaîtront probablement des mutations clairement attribuables aux changements climatiques,
souligne un rapport de Sustainable Energy for All (SEforALL), une initiative lancée par le secrétaire général des Nations unies en septembre 2011, avec pour objectif de fournir un accès à l’énergie à tous à l’horizon 2030.
A l’appui de son argumentaire sur la futur progression du marché de la « clim » en Afrique, cette plateforme onusienne cite ensuite l’urbanisation rapide du continent, ainsi que la croissance démographique africaine, qui, couplée à celle des pays de l’Asie, « devrait ajouter 2,5 milliards de personnes supplémentaires à la population urbaine mondiale d’ici à 2050 », dont 90% vivants dans les continents sus-mentionnés.
Seul bémol au tableau des opportunités qu’offre le marché de la climatisation en Afrique, le difficile accès à l’énergie électrique, dont la résorption s’érige également en opportunités pour de potentiels investissements.