La taille du marché africain du coton est estimée à 5,78 milliards USD en 2023 et devrait atteindre 7,34 milliards USD d’ici 2028, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 4,91% au cours de la période de prévision (2023-2028). Le Bénin, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont les plus grands pays producteurs d’Afrique et représentent environ 50% de la production de la région. Les principaux importateurs de coton africain sont le Bangladesh, le Vietnam, la Chine et la Malaisie.
Le coton est une culture qui est principalement utilisée dans les industries textiles. Le marché africain du coton est segmenté par géographie (Bénin, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cameroun, Nigeria et Tanzanie). Ainsi, le bassin cotonnier africain de la zone Franc CFA a vu sa part dans la production de coton subsaharienne passer de 13,5 % en 1970 à environ 65 % en 2018–2019.
Au niveau de la production, le Bénin arrive sur la première marche du podium avec une récolte de 587 656 tonnes de coton graines au terme de la campagne 2022/2023. Le Burkina Faso se positionne à la 2ème place avec 411 969 tonnes suivi par le Mali qui fait un bilan de 390 000 tonnes.
Le coton un facteur essentiel de croissance économique
Le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, qui représentent à eux quatre une part importante de la production cotonnière en Afrique, ont formé un groupe de négociations à l’Organisation mondiale du commerce, baptisé le C4, afin de lutter contre la distorsion à la concurrence opérée par les autres grands producteurs de coton dans le monde.
Les exportations de coton brut par les pays du C-4 ont progressé chaque année de 3,6% au cours de la dernière décennie. Cela s’explique essentiellement par la hausse des exportations en provenance du Bénin, qui est devenu le premier pays exportateur du groupe du C-4. Au cours de la prochaine décennie, les exportations des pays du C-4 devraient progresser de 1,9 pour cent par an, conformément à la hausse de la demande mondiale de coton attendue, notamment de la part de l’Asie du Sud et du Sud-Est, et se situer autour de 1 million de tonnes en 2031.
Une observation des recettes totales générées par les exportations montre que la contribution des exportations de coton a toutefois nettement reculé au cours des vingt dernières années. Si en 2000, les exportations de coton du Burkina Faso représentaient 55% des recettes d’exportation totales du pays, elles sont tombées à 5 % en 2022, tandis qu’au Mali la contribution des exportations de coton est passée de 40 % en 2000 à seulement 3 % en 2022 selon les données de la FAO.
Dans l’ensemble, on estime que le secteur du coton fait vivre environ 20 % de la population dans chacun des pays du C-4, les cultivateurs de coton représentant selon les estimations entre 4 et 17 % la main d’œuvre employée dans l’agriculture. Compte tenu de l’importance de ce secteur, les gouvernements des pays du C-4 ont mis en place une série de mesures d’appui qui s’appliquent à la fois au marché des produits et à celui des intrants, et ont de ce fait une incidence sur les décisions de plantation des agriculteurs. L’essentiel du coton produit est exporté, l’utilisation intérieure comptant en moyenne pour 2 % de la production, ce qui rend ces pays extrêmement vulnérables aux fluctuations des marchés d’exportation.
De la valeur perdue pour les économies de la région
Dans ces quatre pays, moins de 5% de l’ « or blanc » produit est transformé localement. Cette situation crée une dépendance aux mouvements de prix internationaux et représente de la valeur perdue pour les économies de la région. D’autant que celles-ci exportent par là-même les milliers emplois qui auraient pu être créés localement. L’effet multiplicateur de la transformation du coton ainsi que les impacts induits sur les économies locales est considérable.
Avec une production record de 714 000 tonnes de Coton, le Bénin maintient son rang de leader du secteur en Afrique. Avec ce volume le pays produit 315.000 tonnes de fibre. Mais la consommation locale de fibre ne dépasse pas 3.000 tonnes par an, l’équivalent d’à peine 1% de la production nationale. La quasi-totalité est destinée à l’exportation. L’industrie textile demeure la grande absente dans le développement de la transformation locale.
Aujourd’hui, un certain nombre de facteurs clefs affectent de manière négative cette démarche : un équipement dépassé avec des frais de maintenance élevés ; la sous-utilisation de certaines capacités de production ; le prix élevé de l’énergie ; ou encore une forte importation de produits textiles de seconde main.
Les composantes essentielles du coût final du produit transformé sont les suivantes : prix du coton ; coût de l’énergie ; main d’œuvre, intrants chimiques et coût du capital. Dans ce contexte, il s’agit maintenant de relever les principaux défis liés au développement du secteur à savoir la disponibilité de fonds propres avec une expertise associée et le financement à long terme.
Au Togo, le coton contribue, selon les années entre 30% et 40% des recettes en fonction du niveau de production. Mais sur la chaine de valeur, moins de 3% du produit est transformé sur place.
Ayka Textile, le modèle éthiopien
Le projet de la société turque Ayka Textile, présente en Éthiopie depuis 2006, ou elle emploie 7000 personnes, est sans doute le plus impressionnant. L’usine de transformation de coton envisagée a un coût estimatif de plus de 366 millions de dollars US soit 220 milliards de francs CFA et devrait générer à terme près de 12 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects.
Ledit projet bénéficierait du soutien financier de plusieurs partenaires comme Afreximbak (la banque africaine d’exportation et d’importation) ou la Banque africaine de développement (BAD). Il est prévu que l’usine dispose de sa propre centrale thermique d’une capacité de 35MW.