Jouant des coudes ce mercredi 12 juin 2024 au Palais des Nations à Genève en Suisse, les plénipotentiaires africains réussissent à imposer la question de “la juste rémunération des producteurs des pays en développement”, à l’agenda du 60ème anniversaire de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) dont la cérémonie d’ouverture mobilise grand monde, avec la présence effective du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et quelques chefs d’Etat. Fin des travaux ce jeudi 14 juin.
Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre camerounais du Commerce, représentant le Chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya, dans sa prise de parole, invite la Cnuced à aborder la question cruciale de la juste rémunération des producteurs des pays en développement, citant des exemples concrets tels que le sort peu enviable des producteurs de cacao et de café.
Dans les différents panels de ce jour, on dit qu’il faut développer le commerce, l’Afrique doit participer au commerce mondial. Mais personne ne pose la question de la rémunération de nos producteurs. On ne peut pas développer le commerce s’il ne rapporte pas. Les gens vont se décourager le commerce ne va pas prospérer,
déclare Luc Magloire Mbarga Atangana,
Portant la voix et l’engagement du Cameroun en faveur d’une rémunération équitable pour les producteurs de matières premières telles que le cacao, le café, le coton et la banana, Luc Magloire Atangana Mbarga en profite pour pousser un coup de gueule :
Dès que vous parlez des prix, tout le monde se braque. Le café et le cacaoyer qui sont nos principaux produits, les prix sont fixés où ? A la bourse de New-york et à la bourse de Londres. Les prix sont fixés ailleurs et pendant ce temps, nos producteurs se meurent,
s’indigne le ministre camerounais.
L’intervention de Luc Magloire Mbarga Atangana a été saluée par l’ensemble des pays africains qui se sont reconnus dans ce plaidoyer, en même temps qu’elle a donné lieu à des réactions de la part des panélistes en l’occurrence, le 1er vice-président du Costa Rica, la secrétaire générale de la Cnuced, la Directrice générale de l’OMC et le ministre des Affaires étrangères de l’Ouganda, qui ont reconnu la pertinence des questions et ont tenté d’y apporter des éléments de réponse.
Il faut signaler qu’en dehors des panélistes, le Cameroun aura été l’un des principaux intervenants au cours de cette session. En tout cas, le seul pays africain à prendre la parole aux côtés de l’Indonésie, de la France et des Pays-Bas.
Depuis sa fondation, il y a plus de cinquante ans, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement − Cnuced − est un partenaire essentiel qui aide les pays à atteindre leurs objectifs de développement. Elle accompagne les pays dans leur quête d’une prospérité partagée en faisant reposer l’élaboration des politiques sur des recherches et des analyses rigoureuses, en permettant un dialogue ouvert et constructif sur les questions de développement, ainsi qu’en apportant un soutien technique pour obtenir des résultats sur le terrain.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable visent quant à eux à garantir à tous la dignité, la prospérité et une planète durable. Et le développement durable est au centre des activités de la Cnuced. L’organisation fournit une analyse de qualité, fondée sur des données factuelles, qui inspire les politiques nationales, régionales et internationales dans le but de parvenir à un développement durable équitable. La Cnuced s’appuie sur cette analyse pour renforcer les capacités nécessaires à une intégration équitable des pays en développement et des pays en transition dans l’économie mondiale et interdépendante et à une amélioration des conditions de vie de leur population.