Selon un rapport du Fonds monétaire international (2017), le secteur informel africain représente entre 20% (Afrique du Sud) et 65% (Nigeria, Bénin) du Produit intérieur brut (PIB). Une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) montre que le travail informel représente 85% des emplois sur le continent. Les estimations du Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun récemment rebaptisé Groupement des entreprises du Cameroun) indiquent une proportion légèrement plus élevée au Cameroun, soit 86%.
En matière de financement, le secteur informel connaît une insuffisance de ressources pour satisfaire la demande qui lui fait face. Ce qui ne facilite pas son accès à un cap supérieur d’activité. C’est tout l’enjeu du financement des Très petites et moyennes entreprises (TPME) et du secteur informel : accès au financement, contraintes, éducation financière et organisation et gestion de l’activité. Comment faciliter l’accès au crédit ces acteurs du secteur informel ainsi que des Très petites et moyennes entreprises au Cameroun ?
Le cabinet FinAfrique dirigé par Fabrice Kom Tchuente porte à son tour l’initiative. Deux secteurs cibles sont prévus pour l’opération-pilote à savoir la transformation artisanale et le commerce transfrontalier. C’est en partie pourquoi le projet est porté depuis ses débuts par le ministère du Commerce.
Dynamiser le secteur informel
A travers le projet Inclusive Bond, un concept novateur qui consiste à lever des fonds sur le marché financier, qui sont ensuite alloués aux établissements de microfinance locaux. Ces fonds sont destinés à financer le secteur informel et les TPME, en leur offrant des conditions adaptées à leurs activités et facilement accessibles. Il s’agit de dynamiser le secteur informel, qui représente près de 90% du potentiel économique du pays, et de soutenir le développement des TPME, qui jouent un rôle clé dans l’économie camerounaise. A ce propos, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a présidé le 19 décembre 2023 à Yaoundé, la cérémonie de clôture de l’atelier sur :
les financements innovants et inclusifs à l’attention des activités de commerce transfrontalier et les produits Made in Cameroon : Cas du projet Inclusive Bond.
Un atelier organisé avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et du Centre de recherche et du développement international du Canada (Crdi).
La Stratégie nationale de développement 2020-2030
Luc Magloire Mbarga Atangana a souligné l’importance d’un processus inclusif qui prend en compte l’ensemble des acteurs, en particulier les TPME. Il a rappelé le rôle majeur que ces entreprises ont joué et continuent de jouer dans le développement de nombreuses économies modernes. De plus, le secteur informel, qui représente une part significative de l’économie camerounaise, ne doit pas être négligé dans cette démarche.
En conformité avec la Stratégie nationale de développement 2020-2030 dont la finalité est de transformer structurellement l’économie camerounaise en favorisant son industrialisation et la valorisation locale des produits, tout en promouvant la politique d’import-substitution et la diversification des exportations.
Nerf de la guerre
Le projet recueille l’adhésion massive de l’ensemble des associations, des GICs et les opérateurs du “Made in Cameroon“, ainsi que les acteurs du secteur informel et les Toutes petites et moyennes entreprises, parce que appelé à résoudre leur handicap de fond qui est le nerf de la guerre pour le financement de leurs activités.
Des descentes ont été organisées sur le terrain. Le regroupement de Douala a rassemblé près de 300 participants, celui de Yaoundé près de 200, celui d’Ebolowa à peu près le même chiffre et une centaine de participants pour Edéa. Les prochaines étapes sont celles de l’Ouest et des Régions septentrionales programmées pour le mois de janvier 2024.