La vente groupée de cacao organisée le 5 mars 2024 à Abong-Mbang, dans la Région de l’Est du Cameroun a permis d’enregistrer un nouveau record de prix qui a atteint 7,01 dollars US (4225 Fcfa) le kilogramme au bénéfice des planteurs. Le ministre du Commerce a salué ce niveau de rémunération qu’il attribue à
l’excellente tenue du marché camerounais, désormais sur le toit du monde, à la faveur d’un contexte international porteur et du redressement soutenu et reconnu de la qualité de la fève camerounaise,
s’est réjouit Luc Magloire Mbarga Atangana, dans un communiqué parvenu à la rédaction de Invest-Time. La cotation de la fève camerounaise sur les marchés lors de récentes opérations de commercialisation montre en effet une évolution favorable et prometteuse. Le 15 février 2024 à Makenene dans la Région du Centre du Cameroun, le prix du kilogramme de cacao a atteint 5,14 dollars US (3100 Fcfa) dans une vente groupée promue par le gouvernement camerounais. Le même jour à Kékem dans la Région de l’Ouest du Cameroun, le kilogramme s’est vendu à 5,57 dollars US (3360 Fcfa). Le 19 février 2024 à Batchenga dans la Région du Centre, le kilogramme de cacao a été acheté aux planteurs à 5,47 dollars US (3300 Fcfa).
Concurrence
Pour bien souligner cette évolution nette des prix, il faut rappeler qu’à l’ouverture de la campagne cacaoyère 2023-2024, le 7 septembre à Ngomedzap dans la région du Centre du Cameroun, le prix du kilogramme au planteur n’était que de 2,49 dollars US (1500 Fcfa). Et comme le souligne le ministère du Commerce du Cameroun, si l’on se réfère aux campagnes précédentes, le prix au producteur aura connu une évolution à la hausse de très loin supérieure à l’inflation au Cameroun.
D’où l’invite faite aux producteurs à toujours plus de discipline et de rigueur dans le mode de commercialisation de leur cacao,
en privilégiant les ventes groupées dans un processus de transparence et de concurrence ouverte.
Ce d’autant plus que à côté de la politique de l’import-substitution qui vise une transformation locale de la production, la politique de diversification des marchés d’exportation engagée ces dernières années suit son cours.
À titre d’exemple, nous exportons désormais notre cacao dans une vingtaine de pays dans le monde et nous recevons des visites de nombreux intervenants intéressés par nos fèves. L’objectif est clair : consolider nos positions sur nos marchés traditionnels tout en investissant de nouveaux terrains, notamment dans les pays en développement,
rappelait récemment Luc Magloire Mbarga Atangana, dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique. Grâce aux ventes groupées promues par le gouvernement qui garantissent transparence et concurrence ouverte, le Cameroun peut se targuer d’assurer en ce moment au producteur de cacao le meilleur revenu minimum loin devant la Côte d’Ivoire et le Ghana premier et deuxième exportateurs mondiaux.
Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, le prix du kilogramme de cacao pour la campagne 2023-2024 a été fixé à 1,66 dollar US (1000 Fcfa), en hausse par rapport aux 1,49 dollar US (900 Fcfa) de la campagne précédente. Une augmentation qui est restée en deçà des attentes des acteurs de la filière dont l’argument principal est que depuis le début de l’année 2023, le prix de la tonne de cacao sur le marché international n’a cessé d’augmenter, passant de 2 560 dollars en janvier à 3 660 dollars en septembre sur le marché de New York. Les acteurs de la filière ivoirienne, compte tenu de la place stratégique du cacao dans l’économie de ce pays et des évolutions du prix sur le marché international avaient conseillé au gouvernement un prix minimum bord champ de 2,16 dollars US (1 300 francs CFA) pour la principale campagne 2023-2024, au lieu des 1,66 dollar US (1 000 francs CFA) annoncés.
Ghana
Quant au Ghana, le deuxième producteur mondial, il a augmenté le prix d’achat bord champ pour la campagne 2023-2024 à 1,87 dollar US (1 126 francs CFA) par kilogramme, pensant ainsi soutenir les agriculteurs de son pays.
Bon à savoir, les récoltes de fèves de ces deux principaux pays producteurs, le Ghana et la Côte d’Ivoire, sont menacées par le phénomène climatique El Nino. En conséquence, sur le marché à New York en date du 8 février 2024, la matière première indispensable au chocolat a atteint son plus haut niveau depuis plus de quatre décennies : la tonne de fèves de cacao s’est échangée à 5 874 dollars.
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