C’est la formule d’un évènement virtuel qui a été choisie pour réunir plus de 130 ministres africains en charge des TIC et des Communications et des experts africains afin de jeter les bases d’une transformation numérique à grande échelle sur le continent, s’appuyant sur les progrès rapides de la technologie et des applications de l’Intelligence artificielle. C’était lors de la récente session extraordinaire du Comité technique spécialisé sur la communication et les TIC tenue du 11 au 13 juin et qui a vu adopter une stratégie continentale sur l’intelligence artificielle.
La stratégie déroule une feuille de route qui se veut ambitieuse pour exploiter le potentiel de l’Intelligence artificielle tout en garantissant une utilisation éthique et en minimisant les risques. Son adoption unanime reflète l’engagement collectif de l’Afrique à se positionner comme un acteur majeur dans l’économie numérique mondiale. La stratégie est conçue pour refléter les réalités africaines, et aussi accélérer les capacités d’Intelligence artificielle des pays africains dans divers domaines tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et la gouvernance.
A l’occasion, le commissaire de l’Union africaine chargé des infrastructures et de l’énergie, Dr Amani Abou-Zeid a relevé que l’Intelligence artificielle représente un catalyseur de changement positif et de croissance économique pour l’Afrique.
Outre la Stratégie continentale en matière d’intelligence artificielle, lors de cette reunion virtuelle, les ministres africains des TIC et des Communications et les experts ont approuvé à l’unanimité le Pacte numérique africain pour accélérer la transformation numérique de l’Afrique en libérant le potentiel des nouvelles technologies numériques. Il s’agit d’une vision commune pour l’avenir numérique de l’Afrique. Une initiative stratégique visant à exploiter pleinement le potentiel des technologies numériques pour favoriser le développement durable et la croissance économique à travers le continent.
Stimuler la croissance économique locale
La stratégie continentale sur l’intelligence artificielle et le Pacte numérique africain pour accélérer la transformation numérique ont été présentés par la ministre du Lesotho, Nthati Moorsi, comme des avancées pour stimuler la croissance économique locale et promouvoir des solutions innovantes adaptées à l’Afrique. Elle a également mis en avant le sommet continental africain sur l’IA, qui permettra la collaboration et le partage de connaissances cruciales dans ce domaine.
La delegation du Maroc, elle, a réaffirmé la volonté du Royaume d’œuvrer pour construire un avenir numérique prospère pour chaque Africain et de faire du Continent un acteur incontournable de l’économie mondiale, soulignant que le pays se distingue en étant parmi les premiers pays ayant adopté la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle de l’UNESCO et œuvré à sa mise en oeuvre.
Il faut noter ici que la Banque africaine de développement et le géant de la technologie Intel ont déjà formalisé leur coopération pour transformer l’écosystème numérique africain. Le partenariat vise à doter trois millions d’Africains et 30 000 fonctionnaires de compétences en matière d’intelligence artificielle.
Scellé lors des récentes Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Nairobi, au Kenya, l’accord, précise le site Internet de la BAD, contribuera à la création d’une masse critique d’Africains maîtrisant les compétences de la quatrième révolution industrielle (4IR) afin d’accélérer la croissance et la productivité et de positionner les Africains comme contributeurs, et non comme simples consommateurs, de la 4IR. La formation permettra de relever les défis socio-économiques et de stimuler la productivité dans des secteurs clés pour la croissance tels que l’agriculture, la santé et l’éducation, perturbant ainsi les cycles de croissance traditionnels.
Ce partenariat aidera également les pays africains, les communautés économiques régionales et les organisations continentales à élaborer des cadres politiques et réglementaires harmonisés en matière d’IA, de 5G, de Wi-Fi 6E, de données et de l’informatique en nuage.
Stratégie de transformation numérique (STN) de l’Union africaine (2020-2030)
L’ensemble de ces solutions innovantes s’articule parfaitement à la Stratégie de transformation numérique (STN) de l’Union africaine (2020-2030) et de l’Agenda 2063. Et souligne bien la détermination de l’Afrique à jouer un rôle majeur dans l’économie numérique mondiale, tout en prenant en compte les défis et les contextes spécifiques à l’Afrique.
L’adoption de la stratégie de transformation numérique pour l’Afrique 2020-2030, ainsi que la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ouvrent d’immenses perspectives pour des marchés plus interconnectés et interopérables, tout en offrant des possibilités d’épanouissement aux start-ups technologiques et aux entreprises en ligne, comme le rappelait Dr Amani Abou-Zeid, dans un document intitulé Le cadre stratégique de l’UA en matières de données. C’est dans ce contexte, que la Commission de l’Union africaine a élaboré le Cadre stratégique en matière des données de l’UA, qui a été approuvé par le Conseil exécutif de l’UA en février 2022.