La production malienne du piment sec est de 38 891 tonnes, selon la Direction Nationale de l’Agriculture. Les zones de production sont les régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro et Kayes. La saison des pluies, de juin à septembre, est la principale saison de production et la saison sèche est celle d’abondance (période de récolte). Dans l’année, le prix du piment varie du simple au double : entre 2,1 et 4,3 USD (1250 et 2500 FFA) le kilo (prix au producteur) pour les campagnes.
Les clients du piment sur le marché local sont les transformateurs, les supermarchés/ alimentations et les particuliers. En 2019, selon FAOSTAT, le Mali a produit 47 000 tonnes de piment. Selon les données du COLEACP, 785 tonnes ont été exportées vers le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. 489 tonnes ont été importées en 2019 principalement du Maroc, Niger, Sénégal et de la Côte d’Ivoire. La production malienne est consommée quasi-exclusivement sur le marché local, à hauteur de 99%.
La production du piment rapporte 118,6 millions d’euros au Maroc en 2019
Au Maroc, la filière piment rouge continue sa percée. En 2019, ce segment a exporté 131 000 tonnes de produits pour des recettes de plus de 118 millions d’euros. Un nouveau record pour une culture maraîchère qui compte parmi les plus rentables du Royaume chérifien. Déjà perceptible ces dernières années, la progression à l’export de la filière piment rouge au Maroc se confirme et atteint même des sommets.
En effet, selon des données relayées par Freshplaza, le pays a expédié en 2019, plus de 131 000 tonnes de piments, soit 29 % de plus que la moyenne quinquennale. Ce volume a permis au pays d’engranger des recettes d’environ 118,6 millions d’euros durant la période. Concernant les débouchés d’exportation, l’Espagne demeure le principal marché avec environ 59 000 tonnes pour des recettes de 53,8 millions d’euros. Le pays est suivi par la France (32 510 tonnes) et l’Allemagne (13 130 tonnes).
L’Allemagne a la meilleure offre en termes de prix d’achat en 2019 avec une moyenne de 1 euro par kg contre 0,94 euro/kg pour l’Espagne et 0,89 euro/kg pour la France. Cette performance pourrait attirer de nouveaux investisseurs dans la filière qui est l’une des plus rentables du secteur maraîcher. Pour rappel, le Maroc compte parmi les plus importants producteurs de piment rouge en Afrique.
Percée de l’entreprise rwandaise Gashora Farms
Le Rwanda a expédié 200 kg de piment séché vers la ville de Changsha, dans le centre de la Chine. La Chine compte le plus grand nombre de consommateurs de piment séché au monde. Elle en a importé 119 900 tonnes au cours du premier semestre de 2021. L’Administration générale des douanes a donné son feu vert aux importations de piment séché en provenance du Rwanda. Il est devenu le premier pays africain à accéder au marché chinois des piments séchés.
En effet, le 13 septembre 2019, le jeune Dieudonné Twahirwa a signé un contrat de 500 millions de dollars pour exporter le piment en Chine. Ce qui fait de ce produit la première exportation agricole du pays loin devant le thé (88 millions $ par an) et le café (69 millions $ par an). Signé avec le GK International Entreprises Company Ltd de Chine pour 100 millions de dollars par an d’exportation de piment, le contrat stipule que Dieudonné Twahirwa doit fournir, grâce à la firme Gashora Farms qu’il a lui-même lancée en 2015, une quantité équivalant à 50 000 tonnes de piment chaque année.
C’est dire qu’en cinq ans, le Rwanda enverra en Chine 250 000 tonnes de piment, soit l’équivalent de 2000 dollars par tonne. C’est le deuxième accord similaire signé par Gashora Farms avec des entreprises chinoises. Alors qu’il prenait part au salon China International Import Expo 2018 à Shanghai, Dieudonné Twahirwa avait conclu un accord de 2 millions de dollars avec les entreprises Kai Jiang Xian et Wei Food, pour la fourniture de 37 500 litres d’huile de piment. Le contrat qui a pris fin en mai 2019 a été exécuté avec succès.
Avant l’intérêt manifeste des entreprises chinoises, il y a moins d’un an, Gashora Farms était déjà connue à l’international pour la qualité de son piment qu’elle exportait notamment vers l’Angleterre, la Suisse, la Hollande, la Belgique, la France, l’Inde ou encore les Etats-Unis. Mais les quantités des exportations vers ces pays étaient peu importantes. L’entreprise rwandaise exporte le piment sous deux formes : le frais (Fresh bird eye chili) et le sec (Dry Africa bird eye chili).
En quatre années de culture de piment, Gashora Farms a considérablement étendu sa superficie suite à la forte demande. De 6 ha en 2015, elle est aujourd’hui à 160 ha. Selon la Banque mondiale, la firme rwandaise récolte chaque saison, pas moins de 10 tonnes de piment sec. De quoi séduire les investisseurs chinois.
Offensive allemande
D’un coût de 1 million d’euros, cette usine sera dotée d’une capacité de transformation de 1 500 tonnes de piments rouges séchés par an.
Elle produira essentiellement de la poudre de piments ainsi que des flocons destinés prioritairement à l’exportation vers la sous-région et le marché international. Pour son approvisionnement en matières premières, l’usine s’appuiera sur deux variétés, dont la version longue du piment de Cayenne (Long slim) et le piment oiseau (piment martin).
La compagnie qui a déjà entamé les activités de production sur sa plantation de 200 hectares répartis entre la Zambie et l’Ouganda, espère récolter d’ici la fin de la campagne, environ 10 000 tonnes du légume.
Parallèlement à son usine, la firme allemande compte également installer des séchoirs solaires ainsi que des machines de tri et de conditionnement de ses produits. Pour rappel, Amatheon Agri a été fondée à Berlin en 2011 et possède des sites de production et de transformation de produits agricoles en Zambie, au Zimbabwe et en Ouganda.
De grosses opportunités pour un marché fort rentable
Le piment constitue une source de revenus importante pour les producteurs. Ce fruit est de plus en plus sollicité sous sa forme brute ou transformée, aussi bien sur le marché africain que pour l’exportation hors du continent. En plus d’être un ingrédient incontournable dans la cuisine africaine, le piment est également utilisé dans la fabrication de produits industriels, pharmaceutiques et cosmétiques, laissant ainsi un large choix d’opportunités de création d’entreprise à ceux qui souhaitent se lancer dans ce marché.
Le coût des investissements pour la culture du piment varie entre 370 et 400 USD pour une parcelle de 0,5 hectare, en fonction de l’option choisie. Les charges opérationnelles qui concernent les besoins en fonds de roulement, s’élèvent, quant à elles, à environ 130 USD pour 0,5 hectare. À cet investissement s’ajoute un budget pour une formation spécialisée, si l’on souhaite proposer des dérivés industriels du piment. La clientèle pour un producteur de piment est constituée des ménages, industries alimentaires, entreprises pharmaceutiques et cosmétiques. On peut également envisager d’exporter le piment dans la sous-région, voire au niveau international.
Si l’on part sur un demi-hectare, on peut produire au moins 4 tonnes de piment. Une production de 4 tonnes permet d’obtenir un revenu de 1 175 USD en moyenne, pour 130 UDS de charges. Ce qui laisse une marge brute d’environ 1 045 USD, pour une entreprise individuelle ou familiale. Pour éviter les pertes post-récoltes, on peut augmenter ses revenus en produisant du piment séché ou du piment frais écrasé, de l’huile de piment, de la poudre de piment, etc.